Double statut AA et ME : bilan après 4 ans

février 2, 2025

Hello ! Si tu passes par là, tu sais que mon entreprise a une particularité. Je dirais même une “double” particularité. Je cumule le double statut AA et ME. Traduction : j’ai un statut artiste-auteur ET un statut de micro entreprise en même temps.

J’ai réussi ce miracle il y a 4 ans, et déjà à l’époque, ce n’était pas une sinécure. Dans cet article bilan, je vais t’’expliquer ce que j’en ai fait, à quoi ça m’a servi, et si toi aussi, tu envisages ce statut, j’espère que ça pourras t’aider.

Backstory : pourquoi j’ai voulu le double statut AA-ME

A la base, je n’avais qu’un statut artiste-auteur.
Je l’ai ouvert en 2017, pour assurer mes petites commissions de dessin via mon blog-bd. A l’époque, j’étais salariée, et ce statut me permettait juste d’être dans la légalité. A aucun moment je n’avais envisagé d’en faire une activité à part entière.

Le choix de mon statut avait été motivé par la lecture du livre de Julien Moya : “profession graphiste indépendant”, dont je te parle assez souvent.

(si tu veux faire ce métier, je te conseille d’acheter ce livre. Aujourd’hui encore, c’est mon meilleur investissement).

En 2019, comme beaucoup, je perds mon job. Je prends le pari de me lancer à fond dans le freelancing et de me dégager un salaire. Ca marche !

Et comme j’ai un statut Artiste-Auteur, je développe mon activité de graphiste ! Avec de sacrés avantages : pas de CFE, 14% de charge, des droits d’auteurs si besoin…

Mais à ce stade de l’histoire, le statut Artiste-auteur devient bloquant.

Les limites du statut artiste-auteur pour ton business de graphiste

En Freelance, on a souvent besoin de faire beaucoup de choses. Et quand on veut remplir son frigo, surtout au début, on prends tout. Or, moi, je viens du milieu du marketing et de la communication. Le design graphique, je sais faire. Mais mes clients savaient que je savais faire plus.

Et il aurait été bête de refuser des missions à cause d’une histoire de statut, non ?

Au départ, j’ai essayé de transformer ça du mieux possible.

Me concentrer sur la création originale, le positionner au max sur les logos… mais en 2019, le social media management avait le vent en poupe.

Et j’ai reçu ma 1ere vraie demande pour faire du community management. Il fallait réagir.

Au lieu de fermer mon entreprise pour en ouvrir une autre, j’ai cumulé les 2 statuts. J’ai détaillé mon parcours du combattant de l’époque ici.

Je ne regrette pas d’avoir commencé avec ça, mais j’aurais du réfléchir à plus long terme.

Qui plus est, ce que j’ignorais, c’est que peu de structures comptables maitrisent bien le statut artiste auteur. Et encore moins le double statut. J’ai la chance d’être chez superindep : les seuls qui sachent bien gérer, à ma connaissance. Et j’ai cherché un bon prestataire pendant 2 ans.

D’ailleurs, si ça t’intéresse, j’ai un code parrainage : profites-en !

Ce que m’a permis le double statut AA-ME

Entre 2029 et 2021, le double statut m’a permis de faire tout ce que je voulais. Absolument tout.
Statut AA : création originale, logos, identités visuelles
Statut ME : formation, ateliers, social media management, templates canva

Mais ça nécessitait une sacré gymnastique.
Un double statut, ce n’est pas une adjonction d’activité (ce n’était pas le cas, à l’époque).
Il fallait 2 adresses, 2 siret, et gérer à part le 1?1% diffuseur.

Ca commençait à faire beaucoup.

Alors progressivement, même si les charges étaient moins élevées pour le statut AA, j’ai commencé à tout passer sur mon statut ME. Moins lourd, plus intuitif, et tant pis pour le reste. Ma charge mentale en avait besoin.

Car au fur et à mesure que mes offres devenaient packagées, on sortait de la création originale “seule”. Donc, j’ai fini par tout passer sur le statut ME.

4 ans plus tard, quid de mon double statut ?

Aujourd’hui, je ne passe plus rien sur mon statut artiste-auteur.

Quoi qu’il arrive, avec mon statut ME, je paye la CFE. Donc cet avantage saute. Quant aux 14% de charge, ils sont clairement plus avantageux que les 26% qui nous attendent. Mais gérer le 1,1% diffuseur, c’est compliqué pour les clients. Donc j’ai laissé tomber aussi.

Autant dans le milieu artistique, des livres, la notion de diffusion est très connue, autant chez les entreprises lambda, c’est inconnu au bataillon. Et cette charge administrative m’a parfois fait perdre des prospects à l’époque.

Je passe donc tout sur mon statut Micro-entreprises.

En clair : je ne me sers plus de mon double statut. Je continue de faire mes actualisation sur le site, car je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait.

Et avoir le double statut a été tellement galère que je ne suis pas prête de le fermer comme ça. Mais en toute honnêteté, je ne l’exploite plus aujourd’hui.

Ce que j’aurais aimé savoir, si j’avais pu

Avoir un double statut n’est pas impossible. Mais c’était compliqué à obtenir.
La chance que j’ai eu, c’est de tomber par hasard sur une personne qui savais de quoi je lui parlais et qui a été en capacité de prendre ma demande en direct.

Le statut artiste auteur est génial pour les auteurs, et les artistes plasticiens qui passent par les diffuseurs.

Pour des petits business classiques, le statut ME est beaucoup plus ouvert.
Il permet plus de missions, de diversifier rapidement, Si le but, c’est de faire des identités visuelles pour les entreprises, et plus que ça, il vaut mieux passer sur un statut ME de suite.

Si tu dois te lancer en tant que graphiste, réfléchis bien aux offres que tu veux proposer dans l’avenir, et avec quoi tu veux rebondir. Pas juste les charges.

Car si le statut artiste-auteur est intéressant à court terme, il devient bloquant dès que tu veux proposer quelque chose qui sort de la création originale (templates canva, abonnements, formations dans des écoles, ou juste donner des cours par-ci, par-là).

D’où la nécessité de bien réfléchir tes rentrées d’argent sur les prochaines années 🙂

Moralité :

Si tu envisages le freelancing, assure toi que ton activité matche avec le bon statut. Le double statut n’est pas un pansement : c’est difficile à obtenir, car trouver quelqu’un qui comprenne ce cas particulier n’est pas courant.

Si tu veux faire de la création originale (peintures, écrire un livre, faire de la BD, vendre des commissions sur insta), le statut artiste-auteur est tout à fait adapté, et très avantageux.

Si tu veux lancer un business varié, où tu puisses caser tout ou presque en fonction de ce que tu vas apprendre (créer des logos, faire des sites web et les maintenir, développer des templates canva, donner des cours), passes sur un statut Micro-entreprise.

En clair :

Si ton travail relève de l’activité d’artiste, avec des créations one-shot : Statut Artiste auteur
Si ton job relève de la communication / webmarketing : Statut Micro Entreprise

Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui !

J’aurais aimé faire un point tous les ans sur ce statut, mais je me suis laissée déborder par le temps. J’espère que cet article t’aura été utile et que ça t’éclairera sur le double statut, avec un peu de recul.